Compléments alimentaires, un risque pour la santé ?
Catégorie : SantéAlors que le marché en France des compléments alimentaires est en plein essor avec une augmentation de plus de 5% entre 2015 et 2016, il est légitime de s’interroger sur l’efficacité de ces ‘alicaments’ soi-disant miraculeux consommés par 25% des femmes et 15% des hommes.
Qu’appelle-t-on compléments alimentaires ?
Par définition, un complément alimentaire est sensé compléter notre alimentation en palliant à ses déficits nutritionnels, notamment au niveau vitamines et minéraux. Face à l’engouement des français, les marques diversifient les produits et se spécialisent, vantant les bienfaits des plantes, proposant des produits de plus en plus naturels.
Strictement réglementés (Directive 2002/46/CE et décret n°2011-329), les compléments alimentaires sont de plus en plus une synergie de composants, permettant de multiplier les effets : vitamines (A, B, C, D, E), minéraux/oligo-éléments (chrome, cuivre, fer, fluor, magnésium, sélénium, zinc…), protéines/acides gras/acides aminés (créatine, oméga 3, CLA…), plantes (la liste est trop longue ! ) mais aussi des arômes, des colorants, des conservateurs, des édulcorants… nocifs pour la santé.
Les compléments alimentaires biologiques contiennent moins d’additifs (seulement 48 contre 600 autorisés en agriculture conventionnelle) mais certains pas vraiment inoffensifs (lisez attentivement les étiquettes) notamment des conservateurs (E220 dioxyde de soufre, E223 méta-bisulfite de sodium, E224 méta-bisulfite de potassium, E250 Nitrite de sodium, E252 Nitrate de potassium) et des acidifiants (E509 chlorure de sodium, E553 silicate de magnésium…).
Aujourd’hui, ces « denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés » sont-elles réellement capables de répondre (et sans risque) à n’importe quelle problématique de notre quotidien : poids, douleurs, stress, fatigue, difficulté d’endormissement, irritation, fatigue du foie, stress oxydatif, bronzage, articulations douloureuses… Pas vraiment.
Avons-nous réellement besoin de compléments alimentaires ?
Si notre alimentation est équilibrée, notre hygiène de vie satisfaisante et que les analyses médicales n’indiquent aucune carence, il n’y a aucune raison d’avoir recours à des compléments alimentaires vitaminés ; l’interaction avec un traitement médicamenteux peut-être nocive de même qu’un surdosage.
Qu’en est-il des compléments alimentaires pour perdre du poids, retrouver de l’énergie, retendre la peau… ?
Non prouvés scientifiquement dans la majorité des cas (ou alors par des laboratoires non indépendants), les compléments alimentaires ne seraient-ils qu’un leurre ? C’est ce que croient en tout cas les professeurs Luc Cynober et Jacques Fricker, auteurs de ‘La Vérité sur les compléments alimentaires’.
Malgré les recommandations de l’Anses sur la nécessite d’un avis médical et les risques potentiels de certains compléments alimentaires notamment pour les sportifs, l’automédication dans ce domaine est en hausse constante.
A l’inverse, bien que les compléments alimentaires ne soient pas des médicaments (l’étiquette ne doit en aucun cas évoquer une propriété thérapeutique), l’efficacité de certains a été démontrée dans de nombreuses études notamment en matière de prévention et rééquilibrage alimentaire : curcuma, lutéine, lycopène, oméga 3, phystostérols…